La patience est un concept qui va à l’encontre de nos vies modernes ultra-connectées. C’est pour cette raison que faire preuve de patience est devenu difficile. Mais la patience peut-elle s’apprendre ?
Le test du marshmallow
Une célèbre étude américaine, réalisée par le psychologue Walter Mischel, nommée « Marshmallow Experiment » a été menée auprès d’enfants pour mesurer leur capacité de gratification différée (de résistance à la tentation) et par extension leur capacité à patienter. Ci-dessous, le test en vidéo :
Dans cette étude, on constate qu’il y a deux types d’enfants : ceux qui mangent (ou commencent à manger) le marshmallow sans attendre le retour de l’adulte pour avoir le double, et ceux qui prennent leur mal en patience pour avoir une récompense plus conséquente.
Les enfants du premier groupe ne seront-ils jamais patients ? Est-ce un comportement prédéfinit et inéluctable ?
Une vision court-termiste
La patience s’oppose par essence à la vision court-termiste du cerveau. Eh oui, votre cerveau préfère le court terme au long terme qui ne fait pas beaucoup de sens pour lui.
La patience demande de prendre en compte les bénéfices qui vont être retirés dans le futur, ce qui est compliqué à concevoir pour le cerveau. En effet, votre cerveau visualise ces bénéfices qu’ils considèrent déjà concrets puisqu’ils sont imagés dans votre tête. Ainsi, pourquoi ce qu’il visualise n’est pas accessible ? Voilà qui trop incongru pour lui.
Notez que plus le bénéfice est jugé grand, plus l’attente est difficile, puisqu’elle accapare d’avantage l’attention.
Peut-on donc développer notre vision à long terme ? Existe-t-il des techniques pour mieux patienter ?
Patienter pour être plus patient
La patience peut s’apprendre comme n’importe quelle compétence. Demandons-nous donc comment apprendre une nouvelle compétence. Tout simplement en la mettant en pratique aussi souvent que possible pour que cela devienne un acquis.
Ainsi, pour apprendre à être patient, il suffit de s’entraîner à attendre. Vous pouvez par exemple, l’appliquer à votre alimentation pour ne pas grignoter : « Je ne prendrai pas de chocolat cet après-midi, j’attendrai le repas du soir pour manger ».
Pour faciliter le processus, vous pouvez aussi rajouter des conditions comme : « Tant que je n’ai pas fini d’écrire cet article, je ne me lèverai pas pour me faire des pancakes de flocons d’avoine ». Le fait de rajouter un objectif permet de rendre l’attente moins difficile car elle est comblée par une activité qui détourne l’attention du cerveau.
C’est ici aussi une clé de la patience : savoir détourner son attention de l’objet de l’attente pour se concentrer sur le présent, bien plus concret. Ça, votre cerveau connaît bien !
Pour vous aider à patienter, pensez aussi à définir des repères temporels précis qui permettront au cerveau d’avoir une précision essentielle : le « quand ». Le paramètre temporel inconnu va à l’encontre de la logique de votre cerveau qui ne verra pas l’intérêt d’attendre une échéance qu’il ne connaît pas.
Les personnes qui sont plus patientes que d’autres utilisent simplement mieux ces techniques ou ont davantage été confrontées à l’attente. Elles sont donc plus à même de contrôler les situations qui requièrent de la patience.
N’hésitez pas à partager cet article ! S’il vous a plu, il plaira à d’autres ! 🙂
L'Art de la Méditation – Matthieu RICARD
Matthieu RICARD est docteur en génétique cellulaire, moine bouddhiste tibétain, auteur et photographe. Depuis 1989, il est l'interprète en français du dalaï-lama.Ce livre est une merveille tant pour son accessibilité, qui conviendra aux débutants en méditation, que pour la beauté de sa simplicité. C'est ce livre qui m'a introduit à la méditation, il y a quelques années maintenant. Je vous le recommande fortement !